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Par Suzanne Day
Qu’est-ce que c’est ?
Qu’est-ce que notre monde serait sans Thomas Edison, Winston Churchill et Mozart ? Ces individus ont été identifiés rétrospectivement comme ayant des troubles déficitaires de l’attention. Ils ont appris à faire bénéficier aux autres de leur créativité, leur énergie, leur spontanéité et leur capacité à être intensément concentrés (hyper concentration). Ces qualités caractérisent souvent la population ayant des troubles déficitaires de l’attention tout autant que les comportements négatifs : attention sélective et soutenue inefficace, facilement distrait, impulsivité et parfois hyperactivité. Les gens ayant des troubles déficitaires de l’attention sont un groupe très hétérogène : ils manifestent les symptômes dans différentes combinaisons et à différents degrés.
Les principales caractéristiques
Inattention : avoir de la difficulté à prêter attention et à maintenir cette attention lorsque cela est nécessaire. Ce comportement est souvent accompagné d’une tendance à perdre des choses, à difficilement planifier afin d’accomplir une tâche, à ne pas aimer faire des devoirs et à faire des erreurs irréfléchies.
Hyperactivité : avoir de la difficulté à freiner le comportement. Ils ont souvent besoin de bouger des parties de leur corps : se tortiller sur leur chaise, jouer avec leurs mains, balancer leurs jambes lorsqu’ils doivent être assis. Ils sont souvent dirigés par une excitation non contrôlée et ont l’allure d’un moteur.
Impulsivité : ces gens ont de la difficulté à considérer avec sérieux avant de faire quelque chose. Ils parlent souvent sans penser aux conséquences et le regrettent plus tard. Il semble qu’ils ont besoin d’agir pour pouvoir considérer avec sérieux.
Une évaluation par des professionnels conduirait à un diagnostic de troubles déficitaires de l’attention avec, soit une qualification de type inattentif ou de type hyperactif ou de type combiné (tous les deux). En utilisant l’électro-encéphalogrammes quantitatif (EEGQ), Dr. Joel Lubar de l’Université du Tennesse a démontré que lorsqu’une personne ayant des troubles déficitaires de l’attention a besoin de se concentrer sur une tâche intellectuelle, il y a une diminution d’activité des ondes cérébrales dans le lobe frontal et le cortex préfrontal. Les études PET qui évaluent le métabolisme du glucose dans le cerveau et les études SPECT qui analysent le flot du sang dans le cerveau ont affirmé les mêmes conclusions.
Causes possibles des troubles déicitaire de l’attention (TDA/TDAH)
Les recherches démontrent que la disponibilité (ou le manque de disponibilité) de la dopamine (un neurotransmetteur) dans les structures profondes (le noyau accumbens) du cerveau semble être une des explications les plus communes de ces problèmes. Le noyau accumbens est relié au système limbique (centre émotionnel) et au cortex préfrontal (fonctions exécutives). Les métaux lourds comme le mercure et le plomb dans les cellules du cerveau peuvent interférer avec l’efficacité de ce circuit. Des traumatismes crâniens (même mineurs) et des traumatismes de naissance (l’utilisation de forceps ou manque d’oxygène) semblent être d’autres causes de dysfonctionnement. La contribution génétique surpasse l’influence de l’environnement et de l’histoire médicale. En d’autres mots, maman ou/et papa ont généralement certaines de ces faiblesses.
Ce que ce n’est pas
Une personne ayant des troubles déficitaires de l’attention ne manque pas nécessairement d’attention mais prête souvent plus d’attention à certains sujets. Le fait de focaliser intensément sur leur propre domaine d’intérêt est souvent un extrême résultant de leur attitude à être facilement ennuyé par ce que les autres personnes trouvent important.
Le problème de l’attention n’est pas le seul symptôme. À part le fait d’être facilement distrait, impulsif et hyperactif, la personne ayant des troubles déficitaires de l’attention ne réussit souvent pas bien académiquement, ce qui contrevient à la réalisation du potentiel de l’enfant. Bien que ces enfants font preuve de créativité au-delà de leur âge, ils sont souvent immatures ou ont besoin de plus de temps pour être reconnus comme étant des adultes matures.
Le caractère de la personne n’est pas nécessairement « paresseux » (bien que certains puissent le devenir). Au moment où la personne essaie de résoudre un problème, le cerveau de la personne avec un trouble déficitaire de l’attention présente une surproduction d’ondes cérébrales lentes ce qui produit un état d’esprit « dans la lune » et exige plus d’énergie pour se concentrer. Avec le temps, certaines personnes ayant des troubles déficitaires de l’attention peuvent choisir d’éviter la frustration et de développer une attitude « d’abandon », mais selon mon expérience, la plupart de ces enfants font de « gros efforts ».
Des faits concernant les TDA/TDAH
- 5 à 7 % de la population est soupçonnée d’avoir des troubles déficitaires de l’attention alors que seulement 2% de ces gens sont traités;
- habituellement les enfants ne se dégagent pas de ces troubles déficitaires de l’attention. Non identifiés et non traités, les gens ayant des troubles déficitaires de l’attention sont à risque de développer des problèmes sociaux :
- 35 % ne terminent jamais leur programme scolaire;
- 30 % peuvent avoir des démêlés avec la loi;
- 75 % ont des problèmes interpersonnels et des problèmes académiques;
- les parents dont les enfants ont des troubles déficitaires de l’attention se divorcent trois fois plus que ceux de la population générale;
- plusieurs personnes ne se sortent jamais de ces troubles déficitaires de l’attention et ont des symptômes qui les handicapent pendant toute leur vie.
Comment savoir si votre enfant est identifié comme étant TDA
Des évaluations formelles fourniraient plus d’information sur le type de difficulté d’attention et sur sa gravité. Une évaluation devrait être faite par des spécialistes de troubles déficitaires de l’attention utilisant non seulement des questionnaires comme ceux de Conners Rating Scale, mais aussi un test continu de performance fait avec un programme informatique qui mesure la capacité d’un enfant à maintenir et à sélectionner sa durée d’attention pour des tâches répétitives. L’électro-encéphalogramme quantitatif (EEGQ) fournit plus d’information objective sur la quantité d’ondes cérébrales lentes (responsables de l'état mental de « fermeture ») par rapport aux ondes cérébrales plus rapides (responsables de l'état mental de « résolution de problèmes » nécessaire dans le travail scolaire). Malheureusement, cet outil n’est pas encore largement disponible chez les professionnels. Suzanne Day est certifiée par le BCIA et offre ce service.
Ce que les parents peuvent faire
Identifier un enfant TDA peut avoir du bon et du mauvais. Cela permet aux parents et aux éducateurs de débuter un plan d’intervention. Sans une identification professionnelle, les parents se sentent coupables de la façon dont leur enfant se comporte et l’enfant reçoit souvent des identifications inappropriées telles que paresseux, mauvais ou stupide. Cependant, trop souvent tout ce que l’enfant fait est mis sur le dos de ce dont il a été diagnostiqué et les autres raisons pour ses difficultés d’apprentissage sont mises en oubli. En travaillant avec des stratégies et des interventions pertinentes, les parents peuvent réduire le temps qu’un enfant ait à conserver un tel diagnostique.
Les interventions pour TDA/TDAH
Malheureusement, les médicaments tels que le Ritalin, l’Adderall, le Concerta sont les principaux traitements recommandés aux parents. Les compagnies pharmaceutiques ont des intérêts financiers énormes investis dans des organisations comme CHADD et dans les professions médicales et éducationnelles. Trop souvent les parents ne sont pas informés sur la façon dont ces puissants médicaments psychotropes fonctionnent, ni sur certains de leurs effets dangereux. Les parents qui sont conscients des limitations d’une intervention à l’aide de médicament et qui désirent être informés devraient être au courant de l’évidence croissante du traitement nutritionnel pour les problèmes de l’attention (voir l’article sur ce sujet). Ils ont besoin d’être conscients des autres interventions disponibles telles que les activités neurodéveloppementales et l’entraînement par neurofeedback (voir les autres articles). Les troubles déficitaires de l’attention sont complexes et présentent différentes facettes qui ont besoin d’être traitées d’une manière individuelle : la composante physique, la composante intellectuelle, la composante émotionnelle et la composante spirituelle. Même ces médicaments publicisés comme étant sans danger avertissent que le médicament ne devrait jamais être la seule intervention utilisée pour des enfants ayant des troubles déficitaires de l’attention. Par contre, je reconnais la place de l’intervention pharmaceutique lorsque tous les autres efforts ont échoué.
Les parents devraient prendre le temps de remplir la liste de vérification dans la section des listes de caractéristiques de ce site Internet. S’ils soupçonnent des problèmes, une évaluation pourrait être nécessaire, non seulement pour identifier les insuffisances, mais de façon plus importante, pour recevoir des conseils professionnels sur la façon d’améliorer la durée de l'attention et pour recevoir un suivi afin d'exécuter pleinement les interventions nécessaires.
Copyright 2005. Suzanne Day, Neuropsychophysiologiste, Psychopédagogue et Neurodéveloppementaliste
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